•  Article dans Le Figaro Magazine, par Cyril Hofstein.

     L'affaire commence à l'automne 2008, sous le monument commémoratif érigé en mémoire de Diane de Poitiers, au pied du chœur de l'église communale d'Anet. Pourquoi chercher à cet endroit, et non dans la chapelle funéraire du château d'Anet où repose son sarcophage de marbre noir ? Tout simplement parce que l'équipe scientifique sait que ce monument a été profané en 1795. Lors de la Révolution, en effet, les corps embaumés de la duchesse et de deux de ses petites-filles ont été jetés dans une fosse commune à côté de l'église, à l'exception de sa chevelure, que les membres du comité révolutionnaire se sont partagée en souvenir, et de son sarcophage en plomb, fondu pour couler des « balles patriotes ».

     Au cours des fouilles archéologiques, plusieurs squelettes sont mis au jour. Très vite, les scientifiques identifient les restes de deux petites filles, âgées l'une de 5 à 6 ans et l'autre d'environ 2 ans, ainsi que les ossements d'un adulte mature. Une coïncidence troublante avec les récits des révolutionnaires. Sont ainsi successivement découverts une mandibule, une dent, un fragment du maxillaire gauche, des os longs, dont un péroné et un tibia droit présentant une fracture très nette. Un indice majeur, car Diane de Poitiers s'était fracturé la jambe droite après une chute de cheval en 1565, un an avant sa mort. Une blessure réduite à l'époque par Ambroise Paré. «Cet épisode de la vie de Diane de Poitiers est bien documenté, explique Philippe Charlier. Cette première constatation était donc très encourageante.»

     Peu à peu, les restes sont positionnés en connexions anatomiques, puis étudiés au scanner. Des prélèvements, en vue d'études d'ADN, sont effectués dans l'unique dent retrouvée. Dans le dépôt rougeâtre qui tapisse encore partiellement la surface des ossements, les médecins mettent d'abord en évidence la présence de techniques connues d'embaumement, du type de celles utilisées à la fin du XVIe siècle, puis parviennent à isoler d'infimes fragments résiduels de tissus décomposés. En premier lieu, leurs analyses révèlent que leur taux de plomb correspond bien au séjour prolongé du corps dans le sarcophage d'origine. Puis ils découvrent l'incroyable : le taux d'or contenu dans les tissus de celle qui apparaît de plus en plus comme étant Diane de Poitiers est considérablement plus important que la normale. Pour en avoir le cœur net, le Dr Poupon analyse alors une mèche de cheveux arrachée après la profanation de 1795 et conservée depuis dans un médaillon. L'examen toxicologique est formel : le taux d'or, hors normes, est 250 fois supérieur à la normale. Mais comment l'expliquer ?

     «Après ce lent processus d'identification, il est désormais établi que les ossements retrouvés sont bien ceux de Diane de Poitiers, assure le médecin légiste. La présence d'une très haute concentration d'or est à rapprocher de la pharmacopée de l'époque de la duchesse, un mélange subtil de connaissances médicales et d'alchimie. Dans ce contexte, "l'or potable", sous forme de solution buvable, peut avoir été utilisé comme élixir de longue vie et de beauté par celle qui paraissait avoir vingt ans de moins que son âge.»

     Les scientifiques vont encore plus loin et affirment que Diane de Poitiers a pu mourir lentement intoxiquée par cet « or inaltérable et source de jouvence », selon les principes alchimiques. «On peut ainsi vraisemblablement expliquer, précise le Dr Charlier, le teint extrêmement pâle, décrit par Brantôme quelques mois avant la mort de la grande-sénéchale, par l'anémie induite par l'intoxication chronique en or. Un autre signe est visible sous la forme d'un important amincissement des cheveux.»

     Morte d'avoir voulu l'éternelle jeunesse. Triste parabole pour cette femme au destin exceptionnel, mécène de Ronsard, de Philibert Delorme et Jean Goujon, qui ont fait de son château d'Anet un chef-d'œuvre. Nous sommes en 1559 ; son royal amant, Henri II, vient de mourir des suites d'un tournoi. La reine Catherine de Médicis saisit l'occasion pour se débarrasser enfin de sa rivale, de cette femme à la beauté insolente, dont l'éclat semble éternel. Diane de Poitiers est chassée de la Cour. Elle rend les bijoux de la Couronne après inventaire et donne le château de Chenonceau à son ennemie. Retirée dans son fief d'Anet, elle continue à boire quotidiennement une gorgée d'or. Son amant est mort. Son visage à la peau diaphane demeure sans pareil. Mais sa lumière, qui s'éteint chaque jour davantage, brille désormais loin de la Cour. Elle a tout perdu, sauf le précieux métal qui étouffe son corps et qu'elle emportera dans la tombe.

     Bonne journée, Chris

     


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  •  En réponse à la question d’hier, bravo à Luce la rapide (sourire), c’est le bien le château d’Anet pas loin de chez moi, j’aime bien emmener mes amis pour une visite car le château est très bien meublé (meubles d’époque) et vaut le coup d’œil. Le château fut construit sous la direction de Philibert Delorme (architecte, en médaillon sur une photo) pour Diane de Poitiers. Favorite du roi Henri II (d’où les monogrammes, D et H inclus sur les diverses photos), la belle reçut de la couronne des moyens considérable afin de bâtir ce château au décor aussi sophistiqué qu'excentrique, Jean Goujon (sculpteur) et Jean Cousin (peintre).

     L'acquéreur de 1804 fit sauter à la mine le corps central et l'aile droite en équerre. Seule subsiste aujourd'hui de son plan en quadrilatère (dit "en U" ou encore "en fer à cheval") l'aile gauche, modifiée au milieu du XVIIème siècle, les pièces visitables sont dans cette aile, les photos sont interdites à l'intérieur car ce château est habité par des privés (les photos des pièces meublées, sont mes cartes postales). Le portique du corps de logis central (photo 3) orné d'une figure de Diane (photo 4), du groupe d'un cerf et de quatre chiens a occupé la cour des Beaux-Arts avant d'être déplacé à nouveau vers Anet (photo 5), cet ornement était à l'origine un automate : le cerf remuait la tête et les chiens remuaient la patte arrière gauche pour marquer les heures, le groupe actuel est une reproduction, l'original ayant été fondu à la Révolution.

     La chapelle funéraire de Diane de Poitiers est libre d’accès où l’on peut voir le monument funéraire. A noter que les ossements de Diane n'ont été rassemblés qu’en 2010, voir l'article demain matin.

     Un "Secret d'histoire" (émission présentée par Stéphane Bern) fut consacré à Diane de Poitiers en 2010, avec pour lieu principal: le château d'Anet.

     Je vous conseille si vous passez vers Anet, une petite pause pour visiter ce château.

     

    Bonne journée, Chris

     


    Château d'Anet par irisraynand


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  •  Aujourd’hui une petite devinette :

     Hier nous avons passé une très bonne journée avec des amis, celle-ci s’est terminée par la visite d’un château. Oui, j’aime bien les châteaux et leur histoire, notre histoire (sourire).

     Quatre indices pour retrouver ce château !!!

     

    1)    Entrée du château

     

    2)    Statue derrière la chapelle du château

     

    3)    Monogramme fameux

     

    4)    Monument funéraire

     

    Bonne journée et recherche, Chris

      


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    Histoire par les enseignes :  

     

    Beau temps, pas besoin de parapluie (1) pour randonner dans Rouen, mais attention ce n’est pas le boulot mais la musique (2) qui accompagne les chants au restaurant, surtout si le bon vin n’est pas de la piquette (3) et que ceux-ci se chantent, entre le Thé ou le Café ?(4) Par contre ne pas abuser du pousse-café car assurément ce sont les paroles et la tête (5) qui sont à l’envers (sourire)…

     Bonne journée, Chris

    a-enseignes.jpga-enseignes1.jpga-enseignes3.jpga-enseignes2.jpga-enseignes4.jpg


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  • La ville de Malesherbes, à la limite de la Beauce, de la Brie et du Gâtinais, traversée par la rivière l'Essonne, elle possède une véritable ceinture de verdure, grâce, notamment aux parcs de ses deux châteaux et à la proximité de la forêt de Fontainebleau.

     

     

    Les propriétaires successifs du Château de Malesherbes furent de hauts dignitaires de la Cour de France: familles de Montaigu, de Graville, de Balzac d'Entragues et de Lamoignon. Le château se situe dans un parc boisé d'une centaine d'hectares environ, on y trouve un obélisque depuis lequel on peut se rendre au château par une chaussée pavée. Une cour sablée entoure le château dont les douves sont aujourd'hui asséchées. Le corps de logis a été construit entre 1720 et 1724 par Pierre Vigné de Vigny (1690-1772), collaborateur de Robert de Cotte, architecte du roi. Il est aidé par son collègue dans l'agence de Robert de Cotte, Denis Jossenay.

     Le parc du château comporte plusieurs dépendances : la grange aux dîmes est un grand grenier remontant à la fin du XIVe siècle ; la maison dite "de Chateaubriand" est un long pavillon où vécu l'auteur ; la chapelle datant du XVe siècle est de style gothique flamboyant, elle abrite les tombeaux de François de Balzac d'Entragues et de son épouse ; un des plus grands pigeonniers de France composé de 1 800 niches et où pouvaient loger plus de 8 000 pigeons ; une glacière.

     

    Bonne journée, Chris

     


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